•  Ami, je n'ai Laquais, ni Page, Qui bien sût faire mon message, Ne telle chose raconter Que me sens au cerveau monter En cette plaine, et bel espace. Mon Dieu, comme le monde passe En oisiveté par simplesse ! Ne voit-on point tant de sagesse Que le plus fol demeure maître ? Il n'y a rien si beau, que d'être Auprès de quelque beau donneur. Serait-ce pas grand déshonneur De la laisser ainsi pucelle ? Je ne dis pas que ce fût elle Qui m'a donné l'occasion. Cherchons autre occupation Pour parvenir à la légère : Car volontiers une étrangère Sera toujours la mieux venue, Pour autant que, quand elle est nue, Elle change d'accoutrement : Comme celui qui point ne ment, Quand il s'excuse sur un compte. Nul n'est tenu de rendre compte - Après la paye - du reçu. Ô qu'il est bien pris, et déçu, Le doux Pigeon aux Tourterelles ! Laissons cela : ce sont querelles Que les Grecs eurent aux Troyens. On ne vit onc tant de moyens Depuis que le tabourin sonne. Qui saurait comme l'eau de Saône Fait le beau teint aux Damoiselles, Tant de peine ne prendraient celles À distiller pour se noircir - Je voulais dire : à s'éclaircir - Leur blanche et délicate peau. À mal juger ne faut appeau : Puis qu'on n'en paye que l'amende : Celui qui me doit, me demande ! Mais c'est chose par trop notoire, Que l'on nous peut bien faire croire, Qu'une robe faite à l'antique Ne montre le corps si étique, Bien qu'il soit un petit trop juste Pour courtisaner à la buste. Mais j'en croirais plus tôt la preuve De son ami, quand il la treuve Sur le fait de la piperie. C'est ce qui perd la confrérie De saint Amour, qui nous surprend, Puis qu'en lieu de donner on prend. Or à Dieu donc, lâche journée, Puis qu'elle est jà tant séjournée, Que l'on n'en corne plus la prise : Tant y va le pot qu'il se brise, Qui nous fait après bon métier. S'elle savait bien le métier, On ne craindrait point le danger De ce plaidoyeur étranger : Mais qu'on le plume sans mentir Avant qu'il le puisse sentir.

    Pernette du Guillet(1520-1545)


    votre commentaire
  •  
       

    La mer baigne la Saintonge
    Je me baigne dans la mer
    Juste aux lieux où se prolonge
    Du fleuve aux Gascons si cher
    <script type=text/javascript>prive();</script> L'onde jaunâtre en flot vert
    Et l'eau douce en flot amer.
     
    La côte, gâteau que ronge
    Aujourd'hui, demain, hier,
    La vague à la faim d'enfer,
    S'y creuse en cirques de fer
    Qu'un fin sable enferme et longe.
    Là, sous jupe avec spencer
    Les dames vont au flot clair ;
    Mais gêné, le sexe fier
    Se costume comme un ver.
     
    Donc, fermant Platon et Blair,
    Cuvier, Decandolle et Monge,
    Bref tout livre sauf Schiller
    Et le chantre de l'Enfer,
    Tout le jour comme une éponge,
    M'imbibant de sel ou d'air
    Pour tonifier ma chair,
    J'erre, hume, marche et plonge
    Et soigne aussi mon gaster.
    Puis, le soir venu, je songe
    Quand les phares de l'éther,
    Phébé, Vénus, Jupiter,
    Des feux tournants de la mer
    Éclipsant le rouge éclair
    Dorent les flots de Saintonge.
    Voilà pour Royan, Messer.
     
    De Lyon, d'Abd-el-Kader,
    De Biarritz, de Quimper,
    Sache... mais, par Lucifer,
    Ce billet sans fin s'allonge !
    Coupons court ; assez, très-cher,
    Adieu, le reste à l'hiver !
    À toi de cœur, sans mensonge.
     
    De Royan, près de la mer
    Ce vingt-trois de September.

    Henri Frederic Amiel

     


    votre commentaire
  •  
       

    Dites-moi où, n'en quel pays,
    Est Flora la belle Romaine,
    Archipiades, ni Thaïs,
    Qui fut sa cousine germaine,
    <script type=text/javascript>prive();</script> Écho parlant quand bruit on mène
    Dessus rivière ou sus étang,
    Qui beauté eut trop plus qu'humaine.
    Mais où sont les neiges d'antan ?
     
    Où est la très sage Héloïs,
    Pour qui châtré fut et puis moine
    Pierre Esbaillart à Saint Denis ?
    Pour son amour eut cette essoyne.
    Semblablement où est la reine
    Qui commanda que Buridan
    Fut jeté en un sac en Seine ?
    Mais où sont les neiges d'antan ?
     
    La reine Blanche comme lys
    Qui chantait à voix de sirène,
    Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
    Haremburgis qui tint le Maine,
    Et Jeanne la bonne Lorraine
    Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
    Où sont-ils, où, Vierge souv'raine ?
    Mais où sont les neiges d'antan ?
     
    Prince, n'enquerrez de semaine
    Où elles sont, ni de cet an,
    Qu'à ce refrain ne vous ramène :
    Mais où sont les neiges d'antan ?

    Francois Villon

     


    votre commentaire
  • Une amitié brisée c'est un visage oublié

    une pensée évanouie dans la noirceur de la nuit

    Une amitié brisée c'est une parole sans mot

    une promesse, un serment étouffé dans le vent

    Une amitié brisée c'est une joie perdue

    un bien qui s'est cassé et que l 'on ne peut raccorder

    Une amitié brisée c'est une lueur qui s'éteind

    là bas dans le lointain , noyée dans le chagrin

    Une amitié brisée c'est des pleurs étouffés

    dans les profondeurs de ton oreiller

    et une amitié brisée c'est un adieu sans au revoir

    un acte dépourvu de sens.....


    votre commentaire
  • Cette fille au regard si doux

    qui peut vous rendre fou d'un seul coup

    yeux couleurs noisettes

    expose toutes ses recettes

    sourire radieux met en valeur ses yeux

    doux cheveux longs m'inspirent que du bon

    visage de joie doux comme la soie

    des yeux pleins de tendresse

    un regard de déesse.....

    .....De Maos pour www.Alazais.net


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique