•  Trinidad ! nous irons, si vous voulez bien, Arabella, darling, Faire un tour en voiture autour de la Savane Cependant que Monsieur votre père entre au club Et sous la véranda sanglante d'hibiscus Hume le whisky frais et mâchonne un havane ! Arabella, darling ! le ciel tendre s'irise, Un arc-en-ciel marin a fleuri sur sa tige Et l'Église anglicane entre les lataniers Soupire à l'harmonium un psaume familier. Arabella ! songez à la douceur de vivre Et distillez pour moi ce ciel : West-Indies. Des coolies jaunes et bleus Ont traversé la pelouse Voici venir deux par deux Dans leurs gaines de mousseline Les demoiselles sapotilles. Arabella, darling ! nous irons Respirer l'odeur des épices Dans la belle boutique de Canning Qui sent le ginger-ale et la pomme cannelle. Arabella ! vous étiez bien trop sage, Pour regarder de mon côté Quand je vous ai croisée dans le parc du gouverneur Je ne vous connais pas, Arabella, ma sœur, Votre sourire est pour les joueurs de cricket. Pour les boys sur le court, en manches de chemises Non pour le voyageur qui s'attarde et regrette. La montagne s'est casquée D'un lourd capuchon de cuivre. La Sirène du bord vibre ! Voici l'heure d'embarquer. Plus tard, je dirai « C'était à la colonie... Un soir d'Octobre doux comme un soir de France, Un soir de Trinidad, aux Antilles Anglaises, Arabella, mon cœur, revenait du tennis. » Et maintenant, larguez l'amarre. En douce ! Trinidad, mon cœur, perle du Tropique Brûle d'un feu vert au cœur de la nuit.

    Louis Chadourne


    votre commentaire
  •  Plus subtile oeuvre tirée Ne fut onc de soie ou d'or Qu'est votre tresse dorée De beauté riche trésor Oncq' amour plus sûrement Ne tendit ses lacs ailleurs Pour s'y celer cautement Et surprendre mille coeurs. La belle douce lumière Qui luit dessous votre front Semble l'étoile première Qui l'ombre de la nuit rompt Oncques d'un astre plus beau Amour son brandon n'éprit, Ni plus honnête flambeau Pour rallumer un esprit. A votre bouche ressemble Un corail, qui tient fermés Deux rangs de perles ensemble D'ambre et de musc parfumés Amour ne peut mieux choisir Pour donner commencement A un amoureux désir Et le forcer doucement. De la plus vermeille aurore, Guide d'un soleil serein Qui de blancheur se colore, Vous est prêté ce beau teint Amour oncques ne trouva Un objet plus gracieux Par lequel il éprouva Comme il doit gagner les yeux. D'Arachné ou de Minerve Se prit votre belle main, Qui tient la liberté serve Et le coeur étreint au sein Ce naeud gracieux et fort A l'amour avez prêté, Pour, contre tout autre effort, Contraindre une volonté. La contenance et la grâce Peinte en votre gravité Représente au vif la face De la même majesté Amour vous doit ressembler Quand voletant par les lieux Il fait dessous soi trembler Et les hommes et les dieux. Or cette beauté tant belle N'eût jamais su toutefois Ranger mon esprit rebelle Sous les amoureuses lois, Car déjà pour autre objet Ayant souffert mille morts, Il fuyait d'être sujet A toutes beautés du corps. Votre esprit qui en Parnasse But tant de votre liqueur Qu'il tient la dixième place De l'Éliconien choeur, C'est ce que j'ai admiré Et qui tant m'attire à soi Qu'aux mains d'amour j'ai juré Une inviolable foi. Lui, d'une éternelle source, Éternel toujours vivra, Mon amour de même course Éternel donc le fuira Et si vraie est la fureur Dont Phébus le coeur me point, Votre esprit, ni mon ardeur, Ni mes vers ne mourront point.

    Pontus de tyard


    votre commentaire
  •   Après dix ans je vous revois, Vous que j'aimai toute petite ; Oui, voilà bien les yeux, la voix Et le bon cœur de Marguerite. Vous m'avez dit : « Rajeunissons Ces souvenirs pleins d'innocence. » Ah ! j'y consens, recommençons Un des beaux jours de notre enfance. Comme ils sont loin ces jours si beaux ! Gais enfants que le jeu rassemble, En souliers fins, en gros sabots, Sur l'herbe nous courions ensemble. Dans la vie, où nous avançons, Nous ne marchons plus qu'à distance. Ah ! j'y consens, recommençons Un des beaux jours de notre enfance. Pauvre ignorant, vous m'instruisiez Avec une peine infinie ; Plus d'une fois, lorsqu'à vos pieds J'épelais Paul et Virginie, Je fus distrait à vos leçons, Pour y rester en pénitence : Ah ! j'y consens, recommençons Un des beaux jours de notre enfance. Quoi ! je chante et pas un souris, Pas un regard qui m'applaudisse ! Autrefois, quand je vous appris L'air dont m'a bercé ma nourrice, Un baiser fut de mes chansons Le refrain et la récompense : Ah ! j'y consens, recommençons Un des beaux jours de notre enfance.

    Hégesippe Moreau


    votre commentaire
  •  Démarrer une histoire Tu étais mon soleil Qui brillait à toute heure, Et moi j'étais l'abeille Qui butinait ton coeur. Mais que s'est-il passé Cette aprés-midi là? Que t'est-il arrivé, Quelle mouche t'as piqué là? Droit dans le coeur, Direction case départ. Moi, je meurs Et toi, tu prends un nouveau départ. Bien sûr, je t'ai aimé, Bien sûr, j'en ai souffert, Bien sûr, j'en ai galéré Que mon coeur, à toi, s'est ouvert. Mais que veux-tu? La vie c'est çà; La tienne s'est tu Pendant que la mienne levait les bras. Pour t'apercevoir, Croiser ton regard, Juste un soir, Démarrer une histoire.

    Prescillia Wattecamp


    votre commentaire
  •   Nous nous sommes rencontrés Sans chercher à se séduire. Je suis venue dans ta destinée Sans chercher à te réduire. Je suis rentrée dans ta chambrée Sans chercher à t'envahir. J'ai dit des mots enflammés Sans chercher à me trahir. Je t'ai couvert de mes baisers Sans chercher à t'engloutir. Nous avons frôlés l'éternité Sans chercher à agrandir Ce septiéme ciel entrebaîllé Aux portes dorés du plaisir. Et ce matin, je me dis que je t'aime sans chercher à savoir pourquoi. Je me dis que je veux passer ma vie avec toi sans savoir ce que demain nous réserve. Et je me dis que dans mon coeur, il n'y a que toi, comme si je ne savais pas que d'autres hommes existaient tellement il n'y a que toi qui compte ....

    .....www.alazais.net


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique