• Pour toi, je me ferai reine Pour que tu ne m'oublis Je me ferai fleur de ta vie Pour toi, je ferai La Seine Comme ce cour d'eau Dans ta vie, je serai ce qui a de plus beau Pour toi, je me ferai déesse Pour que tu te souviennes Que je suis tienne Pour toi je me ferai sagesse Pour que tu apprécies Je ferai authentique ma vie Pour toi, je me ferai mère Pour que tes enfants Soient comme moi et toi dorénavant Pour toi, je ferai ta femme Pour te montrer l'amour Que j'ai pour toi sans aucun détour Pour toi, je ferai passion Pour te montrer mon affection Sans aucune prétention Pour toi, je ferai ton soleil Pour que tu me vois à chacun de tes réveils Comme l'amour qui est plus fort que la veille Pour toi, je me ferai tous se que tu voudras Mais sache que malgré tous ça Je resterai toujours MOI. .....

    .....Natacha Buduc


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  •  J'ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux épaules étroites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les âmes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions : la gloire. En voyant ces spectacles, j'ai voulu rire comme les autres ; mais, cela, étrange imitation, était impossible. J'ai pris un canif dont la lame avait un tranchant acéré, et me suis fendu les chairs aux endroits où se réunissent les lèvres. Un instant je crus mon but atteint. Je regardai dans un miroir cette bouche meurtrie par ma propre volonté ! C'était une erreur ! Le sang qui coulait avec abondance des deux blessures empêchait d'ailleurs de distinguer si c'était là vraiment le rire des autres. Mais, après quelques instants de comparaison, je vis bien que mon rire ne ressemblait pas à celui des humains, c'est-à-dire que je ne riais pas. J'ai vu les hommes, à la tête laide et aux yeux terribles enfoncés dans l'orbite obscur, surpasser la dureté du roc, la rigidité de l'acier fondu, la cruauté du requin, l'insolence de la jeunesse, la fureur insensée des criminels, les trahisons de l'hypocrite, les comédiens les plus extraordinaires, la puissance de caractère des prêtres, et les êtres les plus cachés au dehors, les plus froids des mondes et du ciel ; lasser les moralistes à découvrir leur cœur, et faire retomber sur eux la colère implacable d'en haut. Je les ai vus tous à la fois, tantôt, le poing le plus robuste dirigé vers le ciel, comme celui d'un enfant déjà pervers contre sa mère, probablement excités par quelque esprit de l'enfer, les yeux chargés d'un remords cuisant en même temps que haineux, dans un silence glacial, n'oser émettre les méditations vastes et ingrates que recelait leur sein, tant elles étaient pleines d'injustice et d'horreur, et attrister de compassion le Dieu de miséricorde ; tantôt, à chaque moment du jour, depuis le commencement de l'enfance jusqu'à la fin de la vieillesse, en répandant des anathèmes incroyables, qui n'avaient pas le sens commun, contre tout ce qui respire, contre eux-mêmes et contre la Providence, prostituer les femmes et les enfants, et déshonorer ainsi les parties du corps consacrées à la pudeur. Alors, les mers soulèvent leurs eaux, engloutissent dans leurs abîmes les planches ; les ouragans, les tremblements de terre renversent les maisons ; la peste, les maladies diverses déciment les familles priantes. Mais, les hommes ne s'en aperçoivent pas. Je les ai vus aussi rougissant, pâlissant de honte pour leur conduite sur cette terre ; rarement. Tempêtes, sœurs des ouragans ; firmament bleuâtre, dont je n'admets pas la beauté ; mer hypocrite, image de mon cœur ; terre, au sein mystérieux ; habitants des sphères ; univers entier ; Dieu, qui l'as créé avec magnificence, c'est toi que j'invoque : montre-moi un homme qui soit bon !... Mais, que ta grâce décuple mes forces naturelles ; car, au spectacle de ce monstre, je puis mourir d'étonnement : on meurt à moins.

    ......Isidore Ducasse, comte de Lautréamont


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  •   Toi le malade hostile et dur, as-tu goûté Quand ton être ployait sous les fièvres brandies, Quand tu mâchais l'orviétan des maladies, Le coupable conseil de l'inutilité ? Et doux soleil qui baise un œil éteint d'aveugle ? Et fleur venue au tard décembral de l'hiver ? Et plume d'oiselet soufflée au vent de fer ? Et neutre et vide écho vers la taure qui meugle ? Ô les désirs méchants, en un cerveau mordu Par trop d'orgueil ! s'aimer, dans son effort qui leurre ! Se construire, pour la détruire, une demeure ! Et se cueillir, pour le jeter, un fruit tendu ! Hommes tristes, ceux-là qui croient à leur génie Et fous ! et qui peinent, sereins de vanité ; Mais toi, qui t'es instruit de ta futilité, Aime ton vain désir pour sa toute ironie. Regarde en toi l'illusion de l'univers Danser ; le monde entier est du monde la dupe ; Agis gratuitement et sans remords ; occupe Ta vie entière à se moquer de son revers. Songe à ces lys royaux, à ces roses ducales, Fiers d'eux-mêmes et qui fleurissent, à l'écart, Dans un jardin, usé de siècles, quelque part, Et n'ont jamais courbé leurs tiges verticales. Inutiles pourtant, inutiles et vains, Parfums demain perdus, corolles demain mortes, Et personne pour s'en venir ouvrir les portes Et les faire servir au pâle orgueil des mains.

    ......Verhaeren


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  • Bonjour je vous remercie pour vos passages sur mon blog car vous etes nombreux bonne journée à tous

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  • Avez-vous vu, dans Barcelone, Une Andalouse au sein bruni ? Pâle comme un beau soir d'automne ! C'est ma maîtresse, ma lionne ! La marquesa d'Amaëgui ! J'ai fait bien des chansons pour elle, Je me suis battu bien souvent. Bien souvent j'ai fait sentinelle, Pour voir le coin de sa prunelle, Quand son rideau tremblait au vent. Elle est à moi, moi seul au monde. Ses grands sourcils noirs sont à moi, Son corps souple et sa jambe ronde, Sa chevelure qui l'inonde, Plus longue qu'un manteau de roi ! C'est à moi son beau corps qui penche Quand elle dort dans son boudoir, Et sa basquina sur sa hanche, Son bras dans sa mitaine blanche, Son pied dans son brodequin noir. Vrai Dieu ! Lorsque son œil pétille Sous la frange de ses réseaux, Rien que pour toucher sa mantille, De par tous les saints de Castille, On se ferait rompre les os. Qu'elle est superbe en son désordre, Quand elle tombe, les seins nus, Qu'on la voit, béante, se tordre Dans un baiser de rage, et mordre En criant des mots inconnus ! Et qu'elle est folle dans sa joie, Lorsqu'elle chante le matin, Lorsqu'en tirant son bas de soie, Elle fait, sur son flanc qui ploie, Craquer son corset de satin ! Allons, mon page, en embuscades ! Allons ! la belle nuit d'été ! Je veux ce soir des sérénades À faire damner les alcades De Tolose au Guadalété.

    ......Musset


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